Expressions #4 : Pour qui elle se prend ?

Deux fois par mois, un ou une auteur.trice propose une réflexion autour d'une expression, plus ou moins courante, de la langue française. Aujourd'hui, Isabelle Siac se demande pour qui elle se prend.

Le féminin n’a pas le monopole de cette expression, mais j’ai envie d’en parler au féminin. Parce qu’elle n’a pas tout à fait la même saveur, le même sens, le même sous-texte. Sans vouloir rabâcher (il faut parfois), la misogynie rehausse le goût de cette non-question, qui condamne l’excès supposé d’assurance. Un homme arrogant, c’est certes un connard mais dans le fond c’est potentiellement un winner, un boss, une grande gueule. Un léger frisson d’envie, de jalousie accompagne l’exclamation. Alors qu’une femme qui se la ramène, c’est juste une connasse qui n’a pas la décence de rester à sa place. Pour qui elle se prend de s’y croire ? Pour qui il se prend de me marcher dessus ? Sous-entendu : alors qu’elle n’a aucune légitimité à le faire. 

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Par Éditions Reconnaissance

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